LE COURRIER
DU MATIN

Ce sketch, Le courrier du matin, extrait de Sketches en kit de Frédéric Sabrou, nous fait pénétrer dans l’intimité d’un couple lors du petit déjeuner. Au fur et à mesure de l’avancée de la scène, une distance se crée entre les deux personnages signalée par leurs échanges qui se font de manière épistolaire, jusqu’à atteindre un point de rupture, à savoir le départ du domicile conjugal de Genneviève, l’épouse. Pour la scénographie de cette scène, le rapport scène / salle est frontal de telle sorte à créer une réelle distance entre le spectateur et cette scène intime du quotidien. Le spectateur est ainsi externe à la scène, il ne prend pas parti, ce qui lui donne un rôle de voyeur, il ne s’immisce pas dans l’intimité du couple. C’est ainsi qu’une façade d’un rez-de-chaussée d’un immeuble haussmannien très réaliste vient s’élever entre les spectateurs et les comédiens de manière à créer une séparation physique entre l’espace public et l’espace privé, intime. Ce mur devient le 4e mur de l’espace. Les spectateurs sont dans la rue et voient à travers les fenêtres de l’appartement cette scène intime du quotidien, cette dispute de couple. En ce qui concerne l’espace privé, intime, l’évocation de l’univers de la cuisine se fait par le biais d’un drapé en vichy qui viendra recouvrir le sol et s’étaler jusque sur les murs, rappelant la nappe de la salle à manger. Cette scénographie demandera un important partenariat avec le metteur en scène pour que les spectateurs puissent voir durant toute la scène les comédiens par les fenêtres. Un jeu au niveau des balcons sera possible. La sortie de Genneviève à la fin de la scène se ferait par le balcon, par la fenêtre. Cette sortie montre qu’elle brise la frontière.