Le seuil est un espace virtuel de dimension variable, un espace pouvant aussi bien réunir que séparer. De fait, cet espace virtuel une fois franchi, il n’est plus si virtuel et retrouve sa dimension physique, son épaisseur et ses émotions, sa dimension cachée.

En effet, le verbe « franchir » amène à la reconnaissance d’une frontière, puisqu’il est question de franchissement. Cela suggère également l’acceptation d’un lieu d’ouverture, un lieu de « passage ». Dans Essais et Conférences, Martin Heidegger explique que, pour les Grecs, la limite ne représentait pas la « fin » mais le « commencement », il insiste sur le caractère d’ouverture et non de fermeture.

Il n’est ni dedans ni dehors, il est le point de rencontre entre ces deux éléments.
Le seuil est donc ce qui ne cesse de s’ouvrir, et aussi ce qui ne cesse de se fermer. Il est l’ évocation de la rencontre entre l’intime et le public.